Les blessures ne guerrissent pas toujours (pv Amelian)

Le noir, le froid, la peur. La douleur … La souffrance. Tellement de sentiment, de sensation, de soupir, d’horreur dans un passé si trouble. Comme si je ne pouvais pas me rappeler de mes moments heureux, seulement les tristes. Le sentiment d’abandon, l’un de ceux qui ne vous quittent presque jamais … Et celui de colère, de vengeance, qui s’empare de vous, pour ne plus vous quitter, qui grandit et s’amplifie doucement en vous … Des vieux amis que je connais depuis tellement longtemps … Tellement que il ne dérange presque plus. Mais des fois, ils veulent me rappeler qu’ils existent et ils m’envoient des rêves ou des pensées, des souvenir, si fort que je ne peu que les haïr. Comme se soir …

J’étais jeune, combien ? 19, 20 ans ? J’étais partit depuis peu de chez mon mentor, parcourant les contrées à la recherche de savoir, quand je suis tombé sur un jeune drow. Il paraissait blessait, et m’a appelé à l’aide. Encore naïve à l’époque, je suis descendu de Shadow. Je me suis approchée et là … il à relevait la tête, un sourire diabolique sur le visage. J’ai voulut courir, mais son complice, caché non loin, m’a attrapé. Ils m’ont bâillonné, ligoté, emmener de forces, et mon torturé, pour le plaisir. J’ai attendu, j’ai hurlé. C’est seulement quand ils en ont eu marre qu’ils m’ont laissé partir.

Ils m’avaient attaqué pour une seule raison, mon passé, mes origines … Depuis se jour, je garde de nombreuse cicatrices, et le souvenir de leur regard, quand ils ont remarqué qu’ils avaient une flèches entre les deux yeux. Mais chaque instant passé dans se cet endroit humide, froid, plein de souffrances et d’odeur de sang, de peur et d’urine, reste à jamais gravé dan ma mémoire. Chacune de mes peurs, de mes pensées, de mes supplications, de mes cris, reste là, à jamais. Je les hais pour ça. Mais désormais, ils ne peuvent plus le savoir. N’empêche que, malgré le nombre de fois où j’ai revécu cette scène, je me suis réveillais en sursaut, avec une boule au ventre, les larmes aux yeux, et l’impossibilité de me rendormir sans voir des images dansaient devant mes paupières.

Je savais donc qu’il ne servait à rien de luter contre l’insomnie, et d’essayer de trouver le sommeil. Je ne serai pas arrivé. Je décider donc de sortir, prendre l’air, dans la nuit . La nuit, elle aussi un de mes amis, fraiche, noir, tranquille, douce … Je marchais sans but dans ses bras, essayant de me changer les idées. J’avançais jusqu’à un des ponts de cordes, et je me laissais allez contre la rambarde, sous les étoiles, berçais par le vent dans les feuille, et plongeant dans mes pensées flou, à la recherche d’un souvenir heureux …

Amelian se tournait et se retournait dans son lit. Son drap était déjà étendu sur le plancher de sa chambre. Son sommeil était agité d'un sombre cauchemar. Ce cauchemar qu'elle faisait depuis une dizaine d'années déjà, et dont elle n'arrivait pas à se défaire. Le jour de la mort de ses parents, décédés à la guerre contre les drows, lui revenait sans cesse en mémoire. Comme cette nuit là, il venait hanter ses songes. Des rêves flous, où des éclaboussures de sang venaient brouiller sa vue et où les cris perçants des victimes déchiraient ses tympans. Elle même, du haut de ses six ans, essayait de couvrir le vacarme en appelant sa mère jusqu'à faire exploser ses poumons. Mais c'était comme si elle n'existait pas, comme si on ne la voyait pas. On la piétinait, la bousculait. Amelian se souvint du moment ou une main moite empoigna fermement la sienne, et lui ordonna de la suivre. La petite fille rejoint les rescapés qui se devaient d'aller à Laltharils. Là bas elle aurait dû y trouver son père. Pourtant il n'y était pas, il était parti à la guerre lui aussi.
Un nouveau cri vint déchirer les oreilles de Amelian, qui se réveilla en sursaut. Sur le bord de son lit, elle avait manqué de tomber par terre. Des gouttes de sueur recouvraient son visage, et suintaient entre ses deux omoplates. Haletante, la jeune femme prit quelques instants avant de se ressaisir. Elle se leva calmement, saisit une longue tunique brune qu'elle enfila rapidement. Elle se dirigea vers un miroir où elle observa son reflet avec effroi. Ses cheveux étaient ébouriffés, sa bouche toujours entrouverte, et ses yeux luisaient de peur. Amelian se débarbouilla plusieurs fois le visage avec de l'eau contenue dans un bassin en pierre. Elle décida ensuite de prendre l'air et sortit dehors.
L'air était légèrement plus froid, une petite brise vint effleurer sa peau dorée. Elle inspira une bouffée d'air frais, déjà plus à l'aise. Jetant quelques coups d'oeil aux alentours, elle s'aperçut qu'à quelques mètres devant elle, sur le pont, était accoudée une jeune femme. C'était Alia, l'archère d'une trentaine d'années. Amelian en connaissait peu sur son passé, mais il ne devait pas être bien beau si l'elfe ne le partageait pas. Alia était sa voisine et c'était régulièrement qu'elles se croisaient en regagnant leur chambre, sans pour autant vraiment se connaître.
Amelian s'engagea silencieusement sur la structure de bois et vint s'accouder aux côtés de la guerrière. Elle posa son regard émeraude sur le grand lac aux eaux si claires et limpides, qui reflétait le croissant de lune. La jeune mage engagea la conversation.

" Toi non plus, tu ne trouves pas le sommeil. "

Cela faisait déjà une demi heure que j’étais seule sur ce pont de corde, perdu entre le sol de la forêt et la voute étoilée, sans autre bruit que celui de ma respiration, et celui des animaux nocturnes, quand une jeune elfe est venu sur le pont … Enfin, je savais qu’elle était là, mais je ne l’ai pas regardé. Ses pas ont fait vibrer le pont, et elle est venue s’adosser à coté de moi à la rambarde.

Je me suis tourné vers elle. C’était une elfe du soleil, du moins elle avait de ça. Elle avait la peau dorée, des cheveux cuivrés un peu en batailles, et de grand yeux émeraude fixé sur le lac. J’ai reporté mon regard sur celui-ci. Sa surface luisait doucement à la lumière de la lune qu’il reflétait, donnant l’impression qu’elle se dédoublée. Ce fut la jeune fille qui, la premier brisa le silence, alors que je m’en serai bien passé.

" Toi non plus, tu ne trouves pas le sommeil. "

J’ai sourit d’un sourire sans joie. C’est fou le nombre de gens qui n’arrive pas à dormir cette nuit. Devais je lui répondre où m’en allez ? Et puis, je l’avais déjà vu quelque part … A oui, c’est vrai, quand je rentrais, des fois, je la croisé, qui allez de l’autre coté. Ça devait être ma voisine. Je ne pouvais pas partir comme ça, ça ne se faisais pas, avec une voisine … Toujours en fixant le lac et la double lune, j’ai répondu :

« Non, le passé à refais surfasse, encore une fois… et toi ? »

C’est pas que je voulais engagé la conversation, mais, pendant que je suis là, autant faire la conversation, ça me changera peut être les idées …

Amelian remarqua que l'archère n'avait pas l'air très disposée à taper la causette avec sa voisine. Elle semblait apprécier ce silence nocturne et l'incontestable beauté de ce paysage, cette étendue d'eau nimbée d'une lueur blanchâtre. Peut être désirait-elle rester ainsi jusqu'à l'aube. Mais la jeune mage n'était pas de cet avis. Maintenant qu'elles demeuraient là côté à côté, à remuer leur douloureux passé d'orpheline, autant ne pas rester muettes. Certes la sang-mêlée était de nature solitaire et s'il se trouvait qu'un importun inconnu vienne lui faire la conversation, elle l'enverrait bouler de manière peu courtoise. Cependant elles n'étaient pas inconnues l'une de l'autre, elle se croisaient chaque jour et pourtant aucun mot amical ne sortait de la bouche ni l'une de l'autre. Alors il peut être était-ce le moment demandé.

" Non, le passé a refait surface, encore une fois… et toi ? "

Amelian pivota un instant vers Alia, avant de lui répondre en portant de nouveau son regard brillant sur le lac de Ravenstein.

" La même chose malheureusement... "

Un court silence s'installa encore une fois entre les deux elfes, jusqu'à ce que la rouquine demande à son aînée :

" C'est un bel arc que tu portes là. Tu me ferais une petite démonstration... " Elle ajouta, un sourire gêné aux lèvres : " ... à une heure aussi tardive de la nuit ? "

" La même chose malheureusement... "

Ça ma surprit, je ne m’attendais pas à ça. Je la trouvais heureuse pourtant. A croire que je n’étais pas la seule à trainer derrière moi un passé lourd de sans et de souffrance … Combien d’autres souffre comme moi sans le dire ? Combien se cache derrière un silence, et combien le cache par des sourires factice ? Combien essaye doublier et combien le ressasse ? Combien sont des victimes, et combien des bourreaux ? Et si tant de personne ont un passé si sanglant, cela signifie que les victimes de toute cela sont en nombres si … important. Je n’eu pas le temps de réfléchir plus que ça, la jeune enchaina :

" C'est un bel arc que tu portes là. Tu me ferais une petite démonstration... " Elle ajouta, un sourire gêné aux lèvres : " ... à une heure aussi tardive de la nuit ? "

Je l’ai décroché de mon dos et l’ai fixais, pensive, pendant quelque instant …Plus j’y pensais, plus je me rendais compte que je lui avais pas donné de nom. Peut être plus tard … J’ai fixé le paysage à la recherche d’une cible potentiel. A une quarantaine de mètre, un bouleau argenté brillait sous le clair de lune. J’ai encoché ma flèche, visé et tiré en quelque seconde. La flèche c’est fiché pile dans le tronc.

Je me suis retourné vers la jeune elfe, sans aucune fierté, et lui demanda :

« Et toi, quelle est ta spécialité ? »

Sa cible fut un bouleau, au tronc fin et argenté, éloigné mais brillant, reflétant la lumière de la lune. Amelian observa chaque geste de l'archère. Elle saisit son arc fixée sur son dos, et eut un instant de contemplation pour cette arme qui devait lui être chère. Puis elle se mit en position, encocha la flèche, banda son arc et fermant l'oeil opposé à ses bras. Il n'y eut aucun accrochage. La flèche partit d'un trait vif et précis, portée par la brise nocturne, elle plana un long moment dans l'air. Un instant plus tard, le projectile était fiché dans sa cible.
Amelian était impressionnée par les talents d'Alia. Elle même se souvenait que, étant petite, elle désirait devenir une archère hors pair. Mais le destin en avait décidé autrement, et lui avait réservé une toute autre voie. Ce fut sans une quelconque trace d'arrogance que son aînée se tourna vers elle et lui demanda :

" Et toi, quelle est ta spécialité ? "

Sur le coup, la première chose qui vint à l'esprit d'Amelian fut de refuser. Lors de son apprentissage, on lui avait toujours dit de n'utiliser son pouvoir qu'en cas d'ultime nécessité. Mais maintenant qu'Alia lui avait montré de quoi elle était capable, il était normal qu'elle en fasse de même. Ce qu'elle fit.
A une heure aussi tardive de la nuit, la jeune sang mêlée manquait de concentration et elle prit un moment à fixer son objectif. Elle sentit ce flot d'énergie habituel monter en elle. Elle tendit la paume dorée de sa main droite en avant et la fixa avec intensité. La peau lisse luisit d'une lueur chaude et agréable. Puis une étincelle jaillit, et ce fut une petite flamme pas plus grande qu'une pomme, qui planait désormais à quelques centimètres au dessus de sa main. La petite boule créait un halo de lumière si chaleureux qu'Amelian ne put s'empêcher de sourire, ses yeux émeraudes illuminés d'une teinte orangée.

Elle paru hésiter, sans que je sache pourquoi … Cela la gênait-il ? Personnellement, j’était entrain de réfléchir à comment récupérer ma flèche, quand je l’ai vu luire. Au pas luire au sens lumineuse, pas tout à fait … Non, elle semblait envelopper dans un petit halo de chaleur, et de lumière. Comme un petit soleil. Elle se concentrait sur sa main, à croire qu’elle voulait la faire disparaître, puis une flammèche est apparu, bientôt remplacé par une petite boule de feu flottant au creux de sa main. Elle sourit, la chaleur de la petite flamme me caressa le visage, enveloppé d’une douce lumière, qui faisait briller les yeux émeraude de ma voisine …

Si à se moment là quelqu’un nous aurai observé, il se serait demandait comment nous pouvions discuter ensemble. Nous n’avions, en effet rien de commun. Elle était un mage, envelopper de lumière, au sourire chaleureux, à la peau brune, et brillante, telle un soleil, alors que moi, j’étais une guerrière, au visage froid, à la peau blanche, et le regard brumeux, telle la lune. Rien de commun, excepter ce qui nous avait réuni sur se pont, à une heure aussi tardive.

Néanmoins, personne ne passé, tout le monde dormaient, et malgré le faite que le feu soit contrôlé par quelqu’un qui étai censé savoir le tenir, ça chaleur me rappeler des brulures que je n’étais pas prête d’oublier … Des souvenir, des souvenir, encore des souvenir. Un passé qui vous rattrape à chaque instant, dans vos rêves, dans vos pensées, et même dans vos actes.

Je me remet contre la balustrade sans mots dire, réfléchit un peu, laissant ainsi un cour silence s’installer, avant de dire :

La flamme peut détruir. Mais une fois maîtrisée, elle illumine notre chemin. Mais il suffit de tellement peu pour qu’elle retrouve sont état sauvage …

Je la laisse m’éditer sur ça pendant que je fixe la lune, les étoile, et ma flèche, qui lui sur le bouleau d’argent …

» Besoin de tranquilité [ PV Amelian ]
» Amelian ~ Mage Mi-Lune, Mi-Soleil